La stratégie du chaos permanent

La société ouverte

Par Maxime Kantor

Un article du courrier international (abonnés) que j'ai repris et mis en page ... un travail laborieux certes mais ce texte à mon avis le méritait. Veuillez excuser les éventuelles erreurs qui pourraient subsister.
Maryvonne Leray

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Nous attendons la guerre avec résignation. Peu importe le prétexte.ou même le pays.Si la guerre n'a pas lieu aujourd'hui en Syrie, elle éclatera ailleurs demain. Les guerres circulent d'un pays à l'autre aussi librement que les capitaux. Lancer une guerre, c'est une transaction aussi simple qu'un virement bancaire, sauf qu'il est impossible de savoir qui en tirera bénéfice. On a coutume de dire que le profit revient à l'Amérique. Hypothèse éculée. Les guerres ont bien changé. Leur but n'est plus la victoire sur l'ennemi, mais l'hostilité permanente.


Cela semble paradoxal, mais en réalité le conflit perpétuel est l'un des ressorts de la démocratie, préféré à la reddition sans conditions, à la soumission à la loi des vainqueurs ou à la répression de l'opposition - c'est l'avènement de l'hostilité permanente. Les arguments des parties n'ont aucune importance : par principe il n'y a pas d'accord possible, à chacun sa vérité.


Ce qu'on appelle le tiers-monde est composé de pays où couve le conflit Mais, s'il arrivequ'on fasse entendre raison à une dictature lointaine, ce n'est pas pour rendre la vie meilleure aux victimes du régime.On insuffle méthodiquement dans un pays exsangue un vent de discorde, petit à petit, en profitant de toutes les dissensions. Chaque rencontre diplomatique tend à montrer que les vérités sont multiples, que chacun a le droit d'avoir son point de vue. La sourde hostilité entre Israéliens et Palestiniens, la haine fratricide en Afghanistan, les conflits entre groupes armés en Orient... les braises de la guerre sont sciemment entretenues.


On donne des armes aux rebelles, on finance les opposants, mais ce n'est pas par adhésion à leur idéologie séparatiste ou aux croyances religieuses locales. Les "civilisés"savent bien qu'ils donnent des armes à des bandits, mais il faut bien souffler sur les braises, sinon le feu risquerait de s'éteindre. On fait croire aux représentants des mouvances nationalistes/religieuses/tribalesque face à un pouvoir éventuellement autocratique ils doivent défendre leurs positions contre toute répression du droit des minorités. Le postulat est le suivant : le chaos plutôt que le totalitarisme. Et tout le monde acquiesce - qui voudrait prendre la défense d'un tyran ? Les désagréments (terrorisme local) causés par cette rhétorique séditieuse sont perçus comme un mal nécessaire pour la liberté. On pousse les citoyens de lointaines contrées barbares à prendre part à une guerre civile dans laquelle ils ne seraient pas seulement des combattants, mais des électeurs potentiels !


- Le problème ne vient pas ici des mouvements de résistance, des luttes armées ou du terrorisme. Ces phénomènes ne sont que les conséquences inévitables d'un scénario plus vaste. Le fond du problème, c'est que la démocratie fonctionne désormais ainsi, ces guerres civiles incessantes sont le terreau d'une démocratie assimilée à l'économie de marché. Certes, l'histoire politique mondiale est mue depuis toujours par des conflits armés. La particularité de la période actuelle est toutefois qu'on ne cherche plus à vaincre l'ennemi. 

Dans le nouveau monde démocratique, les hommes se font la guerre en permanence, par la simple force des choses. Quand notre conscience morale n'arrive pas à admettre que nous puissions dépenser des centaines de milliards dans la guerre alors qu'avec mille fois moins on pourrait construire des villes,éduquer et soigner toute une population, on explique aux béotiens que nous sommes que des villes seront bâties une fois que la démocratie aura triomphé sur le champ de bataille, que les combattants auront fait la paix et voté pour la construction de logements. Mais il n'y a pas de paix.

La Tour de Babel
Et il n'y aura pas de paix. Non parce que la politique américaine est perfide à ce point, mais simplement en raison des forces démocratiques en présence, représentées par de nombreux partis qui défendent une multitude d'intérêts divergents. Il n'y a pas et il ne peut y avoi r de consensus mondial qui viendrait à bout du tumulte des choix démocratiques. Personne ne prétend désormais à la stabilité, car celle-ci ne fait plus partie des valeurs sociales. 

Il y a cent ans, on plaçait des territoires sous mandat ou sous tutelle ; ces pratiques n'ont plus de sens aujourd'hui, la stagnation est synonyme de dépérissement. Il faut que tout soit en mouvement permanent. Au moment d'évaluer les opérations menées en Irak ou en Afghanistan, on estime que les objectifs de la guerre n'ont pas été atteints, et on continue les combats - un vrai fiasco, direz-vous. Mais les vrais objectifs sont justement atteints : l'objectif, c'est la guerre civile permanente, l'instabilité, l'agitation.


On ne cherche même plus à s approprier les richesses de tel ou tel pays: elles iront directement dans la poche du plus malin lorsque la souveraineté du pays sera réduite à néant. Ce que l'on appelle dans le jargon politique la "consolidation démocratique" voilà l'objectif des guerres modernes.

Seulement, ce n'est en rien la consolidation d'un ordre, mais au contraire la consolidation du chaos permanent. Car l'économie libérale moribonde ne peut survivre que par la manifestation du chaos généralisé. Le commerce mondial repose précisément sur ce principe : il est admis que l'équilibre naît du chaos, la notion économique du "juste prix" découlant de la libre concurrence des marchés. Cela n'a jamais été prouvé, et les prix de l'immobilier à Moscou tendentà montrer le contraire, mais c'est la théorie en usage. Et c'est pourquoi le chaos est attisé par tout.

Atlantis
Dans les territoires ruinés par la guerre, nul ne s'empresse de restaurer le système de santé ou de remettre sur pied l'industrie. On organise plutôt des élections afin de désigner un leader parmi trois chefs militaires : il faut décider qui commandera les trois prochains mois. D'autres élections seront alors convoquées, un autre brigand sera proclamé vainqueur, et ainsi de suite. Il est impératif de maintenir cette bruyante rotation - ce que l'on appelle des élections libres-, les foules se précipitent pour voter et applaudira cette valse des voyous. L'important, c'est que les multinationales puissent signer une ribambelle de contrats et spéculer à tout va : cette activité bouillonnante serait à considérer comme une source de progrès pour la civilisation.


Pitié ! clament les Syriens ou les Afghans (ou les Russes). "Nous avions nos lois et notre culture est différente de la votre !"font-ils valoir. On explique à ces barbares que personne ne doit désormais rester à l'écart de la nouvelle culture globale, car les marchés n'ont pas de frontières, et ce qui est bon pour le libéralisme économique est bon pour l'humanité. C'est vrai dans une certaine mesure, mais seulement à court terme : le libéralisme économique est aussi rapide que l'armée de Gengis Khan, explorant les territoires sans jamais les assimiler. Le marché doit couvrir toute la surface du globe. Mais construire au milieu de nulle part n'est pas rentable, alors on ne construira pas. Par contre, tant pis s'il faut anéantir au passage quelques pays : le marché ne doit rencontrer aucun obstacle - ouvrez grand au commerce de masse. Détruire définitivement l'économie planifiée, tel est l'objectif de la guerre permanente.

Le moment est venu de se poser la question: la tyrannie serait-elle préférable ?Qu'ya-t-il en dehors du modèle démocratique ? Tout le reste est pire, n'est-ce pas ?


Dans l'état actuel de guerre civile permanente, on se retrouve vite promu au rang de tyran dans la presse, laquelle n'hésite pas à qualifier ainsi ceux qui étaient hier présentés comme des amis du monde libre. Saddam, Kadhafi, Moubarak, Assad : tous ont été proclamés tyrans du jour au lendemain. Ils ne sont pourtant pas devenus plus méchants qu'ils ne l'étaient, c'est lemonde qui a changé. Mais toujours la même formule revient: "X est le nouvel Hitler. Y est le Staline des temps modernes." A première vue, c'est un double standard cynique,d'autant que les dommages qui suivent la destitution de chaque tyran finissent par surpasser en cruauté la tyrannie elle-même. Mais n'y voyez aucune brutalité de la part des politiques : eux veulent seulement aider la démocratie! Les principes démocratiques ne sont-ils pas préférables à la tyrannie? Lorsque des citoyens en appellent aux valeur s démocratiques, il est difficile de les contredire... Mais (injustice de la démocratie se manifestera d'elle-même, implacable, sans crier gare, répondant aux impératifs du marché.


Tôt ou tard, la doctrine démocratique se révèle pire que la tyrannie. Le baiser de glace de la démocratie, contrairement au talon de fer de la tyrannie, ne vous tue pas tout de suite. La particularité de la période historique actuelle est que la démocratie s'est identifiée à l'économie libérale, s'attribuant désormais la victoire de la prospérité sur la misère. Par essence, pourtant, la démocratie réfute la victoire du plus fort : si victoire il y a, elle est contrebalancée par le droit des citoyens. Le fort appartient à la société, il doit s'acquitter de son devoir de citoyen. 

Mais le croisement entre démocratie et libéralisme économique a fait naître l'idée que la victoire du plus fort était inévitable et permis l'émergence d'une caste de "supercitoyens', joueurs hors pair et citoyens du marché mondialisé, qui n'appartiennent à aucune société concrète. Qui gagne sur le marché devient automatiquement influent en politique, et ce n'est que par hasard qu'il influe sur la politique d'un pays en particulier, puisque le marché n'a pas de frontières. Les présidents des banques, les dirigeants des grands groupes, les propriétaires de gisements de matières premières ne représentent ni la société ni même le capital, mais constituent une nouvelle entité : la nomenklatura démocratique.


Cette nomenklatura ne rappelle en rien la nomenklatura socialiste tant décrite et décriée de l'époque de Brejnev [à la tête de l'URSS de 1964 à 1982]. Elle n'est pas non plus formée de capitalistes typiques, exploiteurs de la classe ouvrière. Elle ne défend qu'en apparence les intérêts de la droite, car au fond elle représente à titre égal les idées de gauche. Cette nouvelle idéologie se fonde sur une vision de l'avant-garde qui était portée par des penseurs de gauche, manie des concepts issus des avant-gardes artistiques radicales, possède sa philosophie propre, moderniste, et son propre système de valeurs, résolument anticonservatcur. Elle se fonde autant sur les idées [ du philosophe Slovène] Slavoj Zizek, typiquement de gauche, que sur celles de Dick Cheney ou de Donald Rumsfeld [qui furent deux membres clés de l'administration Bush], typiquement de droite. Tous sont au service du nouveau courant de pensée.


Cette classe dirigeante d'un genre nouveau, issue du libéralisme démocratique, est éprise de liberté et prône la diffusion du principe de liberté individuelle. Que ses membres appliquent, dans certaines situations, des méthodes féodales ne dénature en rien leurs convictions progressistes : ils sont pour la liberté et l'accomplissement de chaque individu. L'idéologie de la nomenklatura démocratique se présente aujourd'hui comme la doctrine la plus progressiste qui soit. On a convaincu les citoyens que l'émergence de riches oligarques symbolisait leur propre liberté, et nombreux sont ceux qui y croient. Des milliers de journalistes le ressassent quotidiennement. Quant aux oligarques eux-mêmes, ils pensent faire le bien.


La formule consacrée de Churchill, "La démocratie est le pire des régimes, à l'exception de tous les autres", la théorie développée [en 1945] par Karl Popper dans La Société ouverte et ses ennemis, la pensée de Hannah  Arendt sur le totalitarisme, l'étude de la notion de culpabilité chez Heidegger, l'ontologie du travail par Ayn Rand, la philosophie d'Andy Warhol, la représentation du libéralisme dans l'art contemporain, tout cela alimente une doctrine unique qui s'appuie sur une collection de manuels aussi convaincants que l'étaient par le passé les ouvrages fondateurs pour les membres du Parti communiste soviétique. Essayez seulement d'extraire un pavé de cet édifice et de remettre en question un de ses principes, disons... l'importance d'Andy Warhol. On vous rétorquera, en brandissant Hannah Arendt, qu'il est un symbole de liberté. Essayez alors d'exprimer un doute quant à la définition du totalitarisme par Arendt, et Popper vous expliquera que c'est dans les sociétés fermées que l'on voit croître l'oppression.


Dorénavant, face aux dictatures, il n'y a qu'un discours possible, il n'y a qu'à réciter par cœur quelques-uns des énoncés de la leçon. Dans ce nouveau système de valeurs, le citoyen peut désespérément chercher dans les manuels une troisième voie, il ne la trouvera pas. Si l'on y regarde de près, il n'y a pas mieux que la démocratie ! Et puis le libéralisme génère le progrès, c'est logique. On comprend alors comment [l'oligarque russe] Roman Abramovitch peut posséder un gros yacht et pourquoi on bombarde les barbares. 

Lorsque nous parlons des idéaux dont est issu le principe de libre arbitre, nous parlons d'idéaux énoncés par l'esthétique et la philosophie de la Renaissance et des Lumières, auxquelles se rapporte plus ou moins ouvertement toute nouvelle idéologie occidentale. Les périodes les plus marquantes de l'histoire de l'Occident sont la Renaissance italienne et le XVIIe siècle callemand,ces courtespériodes où ont coexisté et où se sont fédérées des entités politiques indépendantes qui ont permis l'émergence de l'art, de la philosophie et de la morale occidentaux. 


Toutes les utopies sociales inventées par la suite s'appuient sur ces petites oasis utopiques. Il est capital de noter que cet âge d'or de la civilisation ne saurait être décrit a l'aide des termes "démocratie" et "totalitarisme". Florence, c'était quoi ? Une monarchie ? Oui, entre autres. Une république ? Aussi. Pourrait-on définir un régime politique unique pour les quelque trois cents principautés de l'Allemagne qui a donné naissance à la philosophie occidentale ? L'histoire des sociétés réelles est tissée de milliers de facteurs,c'est cette hétérogénéité que l'on se doit de comprendre.


Aujourd'hui, l'Allemagne de Goethe n'existe plus, la Florence des Médicis est enterrée, et elles ont été balayées justement par cette planification rectiligne et universelle du progrès. Une fois l'opération lancée, la diversité s'est avérée superflue. La guerre permanente a été déclarée au moment même où était formulée l'hypothèse d'une civilisation unique fondée sur des valeurs démocratiques universelles, dont le développement irait d'un état barbare au progrès. La première victime de cette simplification a été l'idée démocratique elle-même. Pensée comme un régulateur pour une société concrète, la démocratie, greffée sur cet incommensurable marché libéral, a fini par muter et par perdre ses traits fondamentaux.


Nous vivons décidément une drôle d'époque, où le joli mot de "démocratie" en effraie plus d'un. On échoue à réduire à un seul dénominateur commun cent cultures, mais on a réussi à mettre le feu à la planète entière. Tout le monde avait peur du grand incendie qu'aurait dû provoquer l'infâme communisme, sans même pressentir que c'était justement le principe d'un marché mondial démocratique qui allait embraser le monde entier

L'histoire de toute nation est un phénomène dramatique spécifique qui mêle art, géographie, climat, identité nationale, traditions et coutumes, arts populaires et religion. Le drame de notre époque est de ne plus avoir besoin de ces particularismes nationaux. L'idéologie contemporaine explique aux citoyens -."Vous êtes absolument souverains, vous avez votre identité propre, à quoi bon vous accrocher à votre nation si vous êtes chacun une entité ? A quoi bon avoir une maison alors qu'un compte en banque peut suffire?"


La grande entreprise qu'est l'Etat perd son sens face à des entreprises bien plus prospères. Le spectateur naïf est éprouvé par le discours de crise que tiennent les dirigeants de ce monde. L'humanité serait en danger, il faudrait établir un plan de sauvetage... sauf qu'il n'y a pas de plan. Eux-mêmes le confirment : "Nous n'avons pas de plan, nous voulions taxer les banques, mais les banquiers sont contre " L'idée de plan est étrangère au monde moderne par principe. On ne met pas non plus en parallèle les profits des oligarques et la somme qui serait nécessaire pour éradiquer la faim. 

La stratégie du jour, c'est l'absence de stratégie, y compris dans la guerre. Générer le chaos, voilà la stratégie. Le chaos local peut se confondre avec le chaos mondial. Les pays civilisés se targuent de ne plus faire la guerre, ils lancent leurs bombes de loin, et que les populations locales se débrouillent ! Cela a l'air irresponsable. Mais ces frappes chirurgicales ont un objectif très précis : rendre le pays ingouvernable. Il faut détruire l'unité.


Gouverner par le chaos revient a sauver la démocratie. L'égalité naîtra du chaos - cette incantation idéologique nous a fait oublier que le chaos engendre des titans : c'est ce que décrit la mythologie et c'est ce qui se vérifie dans le processus historique actuel. Or les titans ne comprennent pas la notion d'égalité. Le marché libéral a choisi la guerre civile mondialisée comme mode de gouvernance. On ne cesse de répéter aux gens que leur droit fondamental, c'est le droit à la guerre civile, afin que "chacun prenne autant de liberté qu'il pourra". Ce slogan monstrueux qui a résonné un jour du haut d'une tribune russe [prononcé par Boris Eltsine, président de Russie de 1991 à 1999] gouverne le monde. Les foules réclament à cor et à cri des changements, mais aucun des manifestants ne pourrait dire précisément quels changements il attend. 

De fait, les gens ont intégré l'idée que le monde devait être maintenu en rotation perpétuelle. Le monde est dans un état de surexcitation permanente. Allez, renversez votre gouvernement, faites tanguer le navire. Vous ne voulez pas renverser le pouvoir ? Mais vous êtes du côté de la tyrannie, des gardiens du régime ! La guerre - voilà le nouvel ordre établi, l'unique aspiration de la nomenklatura démocratique.

Foule Solitaire
Orwell avait prédit que le nouvel ordre mondial aurait pour slogan "la guerre, c'est la paix". C'est bien ce qui se passe. Nous constatons une guerre civile sans fin. Pour l'arrêter, il ne suffit pas de voter à l'ONU, il est stupide de désigner les États-Unis comme le gendarme du monde, et plus stupide encore de taxer l'Occident de cupidité. Car l'Occident est la première victime de son idéal démocratique, de cette noble idée pour laquelle les plus grands hommes de l'histoire européenne ont sacrifié leur vie et qui se décompose sous nos yeux. 
Afin de stopper la guerre, il faudra renoncer a une foi aveugle dans le progrès et le libéralisme. Il ne suffira pas de vider les bulles spéculatives, il faudra percer une bulle bien plus redoutable : celle de l'idéologie. Tant que l'Occident ne reviendra pas à une pensée catégorielle et ne comprendra pas qu'Andy Warhol c'est franchement moins bien que Rembrandt, il n'y aura pas de paix dans le monde.

Maxime Kantor
Publié le 6 septembre
Courrier international — n 1196 du 3 au 9 octobre 2013
Illustrations Peintures de Maxime Kantor -NDE

Notes

* Maxime Kantor est avant tout un peintre renommé. Né en 1957 à Moscou, grande figure de l'underground des années 1980, fondateur du groupe de peintres Krasny Dom (la Maison rouge), il expose depuis une vingtaine d'années un peu partout en Europe et aux Etats-Unis. En 2006, il s'impose comme écrivain avec un grand roman sur la Russie postsoviétique, Outchebnik Rissovania ("Manuel de dessin**, inédit en français). Nommé pour le Booker Prize russe et le Grand Livre 2006, deux prestigieux prix littéraires en Russie, le livre n'obtient aucun prix. Mais cela ne l'empêche pas de trouver son public et de déclencher une polémique comme on n'en avait plus connu depuis les années 1980 et les ouvrages d'Alexandre Soljénitsyne. Après ce terrible pamphlet contre la nouvelle intelligentsia libérale, Kantor publie en 2009 V tou Storonou ("A contre-pied", non traduit), véritable requiem pour la civilisation.

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